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Les avancées de l'été


L'été est toujours un moment privilégié pour avancer dans ce travail de recherches. Je suis passée en Juin devant mon comité de suivi de thèse et cela m'a beaucoup aidée, car j'ai pu recevoir à la fois des conseils avisés, mais aussi des encouragements, et j'en avais vraiment besoin. J'étais en effet déçue de mon propre travail dans l'année, ralenti par toutes les obligations professionnelles et les engagements en tous genres et je me demandais si je devais encore croire en un possible aboutissement de ma démarche, qui est également terriblement solitaire. Le fait de préparer les documents à présenter devant le comité de thèse m'a fait prendre conscience que j'avais vraiment beaucoup travaillé déjà, et que j'avais de bonnes pistes. L'idée générale qui a découlé de cet entretien serait de me recentrer plus explicitement sur le personnage dans les réseaux (du roman et d'internet) tout au long de mon développement.

J'ai mis à profit les vacances pour compléter prises de notes et lectures mais aussi pour finir de développer mon plan détaillé.

J'ai beaucoup apprécié Dans la foule de Laurent Mauvignier, que je lisais en complément d'Autour du monde qui est un livre essentiel dans mon corpus. Il est intéressant de voir justement la place du personnage dans une histoire collective, traitée différemment, car si dans Autour du monde l'on perçoit bien l'influence du flux des réseaux d'internet dans l'esthétique même du livre, ce n'est pas le cas de Dans la foule, une histoire d'une autre époque, où c'est la télévision qui va davantage relier les personnages des différents pays.

L'écriture sans écriture de Kenneth Goldsmith est un livre traduit par François Bon véritablement étonnant, et il me permettra de nourrir la dernière partie de ma thèse sur la littérature sur les réseaux: Kenneth Goldsmith y développe des exemples de pratiques artistiques à partir des datas. Les réseaux eux-mêmes, reconfigurés, hackés par les artistes sont la matière "ready made" de nouvelles formes de littérature, déjà écrites.

En revanche, j'ai été assez déçue par la lecture du livre de Serge Tisseron Virtuel mon amour. C'est un auteur qui est pourtant à l'origine du concept d'Extimité, ( le fait de rendre publiques des parties secrètes de soi pour les faire reconnaître et valider par l'entourage) et peut-être en attendais-je trop, le livre semble écrit pour un grand public et énonce beaucoup de propos de bon sens, mais il ne va pas forcément très loin. J'ai trouvé quand même des éléments intéressants sur le rôle de l'avatar, par exemple.

J'ai relu en prenant des notes L'effet personnage dans le roman de Vincent Jouve, parce que j'étais passée vite dessus (car il ne prend pas tellement en compte les relations des personnages entre eux) , mais en prenant conscience que c'était bien le personnage qui devait être au centre de mon travail, et que je devais plus insister dessus, je me suis dit qu'il y aurait sûrement un intérêt à regarder son travail de plus près. En effet, c'est un livre que j'ai aimé reprendre plus précisément, même si la relation étudiée par Vincent Jouve est essentiellement celle entre lecteur et personnage. Il y a des éléments intéressants que je peux exploiter par rapport à mon sujet et il était important que je sois plus solide sur les bases théoriques d'un élément essentiel de mon thème: le personnage.

J'ai lu un excellent roman de la rentrée en avant première: Tenir jusqu'à l'aube, de Carole Fives, pour lequel j'ai écrit une critique ( à paraître) pour AOC. Il se trouve que la romancière a inséré dans son roman à intervalles réguliers des extraits, souvent effrayants, de dialogues fictifs tenus sur des forums en ligne où l'héroïne va chercher du soutien. En plus, en discutant un peu avec elle, je me suis aperçue qu'elle avait été inspirée par Emmanuelle Pireyre, dont le Féérie générale est essentiel dans ma thèse. En ce moment je lis un autre roman de la rentrée qui pourra aussi être cité dans ma thèse: Par les écrans du monde, de Fanny Taillandier, sur le 11 septembre, avec une façon intéressante de décrire le réseau des personnages, qui est ici très influencé par la télévision, les images.

Cet été j'ai aussi complètement repris La valeur heuristique de la littérature numérique de Serge Bouchardon, parce que pour l'instant, la dernière partie de ma thèse, sur les personnages présents sur les réseaux eux-mêmes, est la plus faible, je lui cherche encore sa structure, même si j'ai maintenant saisi sa problématique. J'ai aussi relu une partie de Rhétorique du texte numérique.

J'ai aussi regardé quelques articles issus d'un ouvrage que j'avais acheté par hasard dans une librairie de Lille: Le Web que nous voulons, dirigé par Bernard Stiegler, attirée par quelques personnes de valeur. Mais... je me suis rendu compte tout à coup que les 14 auteurs de ce livre étaient tous des hommes! Cela m'a fait bondir.

Autre lecture: des articles intéressants de Chloé Brendlé, qui a soutenu récemment une thèse s'intitulant "Seuls ensemble" dont le thème est assez proche du mien. En plus, elle prend en compte également Laurent Mauvignier par exemple. Elle se tient plus à distance du concept de réseau social du net apparemment, ce n'est pas exactement la même approche que la mienne, bien sûr, mais elle interroge la sociabilité dans les romans et ça, c'est une chose passionnante qui est aussi au cœur de mon travail.

J'ai trouvé aussi trace sur le net des travaux d'Aurore Touya, qui a fait une thèse de littérature comparée sur la polyphonie romanesque au XXème siècle, un thème qu'il faut absolument envisager quand on étudie les réseaux de personnages, et dont je devais étoffer l'approche, m'étant contentée jusqu'à présent des livres de Bakhtine sur le sujet. J'en ai donc fait également un résumé.

Le livre collectif Culture participative de Henri Jenkins, Mizuto Ito et Danh Boyd est très inspirant pour moi, car il permet de documenter ma thèse, notamment en appoint de Féérie générale puisqu'Emmanuelle Pireyre a fait de Jenkins l'un de ses personnages. Mais c'est un livre qui parle beaucoup d'éducation et j'en ai profité pour mettre au propre mes notes et les partager avec mes ami.es formateur.rices dans le secondaire, car la culture participative est réellement un enjeu d'éducation essentiel pour nous, pédagogues. Si ma thèse me permet d'approfondir mes connaissances et mes compétences sur ce plan, d'un point de vue professionnel, c'est aussi formidable.

Depuis deux semaines, je reprends mes notes en général, et j'essaie de fourrer dans une version de mon brouillon de plan un patchwork des idées glanées un peu partout. Le résultat n'est lisible que par moi, mais cela va me permettre, je l'espère, d'envoyer à mon directeur de thèse une version enrichie et plus solide de mon plan d'ensemble détaillé. Car pour l'instant, seule la première moitié de mon plan était solide et j'avais du mal à me projeter plus avant.

J'envisage éventuellement de répondre à un appel en vue d'une journée d'étude sur la "Littératube" puisque je veux l'envisager dans ma thèse. J'hésite un peu: dois-je proposer un sujet un peu général sur la reconfiguration du personnage dans la Littératube ou bien juste décrire les personnages créés par un auteur? Je ne sais pas encore. Préparer une contribution comme celle-ci ne me semble pas trop lourd, car cela me permet ensuite de l'exploiter directement dans la thèse. L'an passé, le colloque sur Les liens faibles à Cerisy m'avait permis de progresser aussi de façon significative. D'ailleurs je dois revoir ma contribution car elle va être publiée aux éditions du CNRS et j'en suis toute contente.

Cette année, je serai encore formatrice à mi-temps et enseignante au lycée Maximilien Perret: j'aimerais vraiment ne plus faire passer mon travail de thèse après tout le reste, car je dois avancer, je dois faire aboutir ce travail.


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