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Quoi de neuf? Bilan d'étape 2017/2018


Voilà bien longtemps que je n'ai rien publié sur ce site, ce qui pourrait indiquer que je ne travaille pas sérieusement à ma thèse. Ce n'est pas le cas: mon travail est toujours régulier, je remplis chaque semaine des pages de notes, j'ai remanié mon plan de thèse, surtout pour ce qui concerne les deux premières parties, à propos desquelles j'ai dorénavant plus de visibilité. J'ai très envie de passer à la rédaction partielle de certains passages de ce projet: les vacances d'été y seront propices, et ce mois de juin, plus léger en travail.

L'année scolaire avait démarré très fort, puisque j'avais participé (chance un peu folle) à un colloque à Cerisy sur le pouvoir des liens faibles, organisé par Alexandre Gefen et Sandra Laugier, qui m'avait permis d'intervenir à la fois sur Vernon Subutex de Virginie Despentes, Autour du monde de Mauvignier et Féérie générale d'Emmanuelle Pireyre. Cet événement m'a permis d'avancer dans mes recherches, et de rencontrer des personnages extraordinaires, dans un endroit magique. J'en ai aussi tiré de nouvelles pistes pour la suite de mon travail. Mon intervention s'est bien passée, je me suis toutefois laissée un peu trop intimider pendant les questions par les philosophes qui forcément maîtrisaient des références philosophiques que je n'avais pas, puisque je m'appuyais davantage sur la sociologie.

Au cours de cette année 2017/2018, j'ai fait des lectures et des rencontres importantes qui ont parfois modifié mon regard sur mon travail . Ainsi, un collègue rencontré lors d'un stage m'a dit que forcément mon sujet impliquait essentiellement la notion de polyphonie. C'est vrai que la plupart des romans de mon corpus sont des romans polyphoniques et que c'est aussi un principe fondamental des réseaux sociaux. J'ai donc réorienté mes recherches, et j'ai relu Bakhtine. J'ai un peu peur de me noyer en allant dans cette direction car il faudrait aller explorer aussi les romans américains, et ce n'est pas ma problématique de départ, c'est disons, une question que je rencontre sur mon chemin et que je me dois d'interroger, car la polyphonie des réseaux sociaux est une question essentielle. Mais j'avais au départ plutôt pour angle d'attaque l'étude des liens entre les personnages, et mon questionnement initial met en relation l'étude sociologique des réseaux sociaux et les romans, plutôt que les voix des personnages. Donc je ne sais pas trop quelle place donner à cette question de la polyphonie, qui est en elle-même très vaste, et que je me vois mal éluder. Le problème est que la polyphonie a du mal à se contenter d'une "petite place" dans cette thèse, alors que pourtant ce n'est pas ma question au départ.

Au fil de lectures et de fréquentations, j'ai senti que l'expression " à l'ère des réseaux sociaux numériques" ne faisait pas l'unanimité, à cause de la tournure "à l'ère de", que certains ne jugent pas heureuse. Pourtant cette expression a été mise en usage par des universitaires. Alors parfois je réfléchis à des titres de thèse plus amusants, comme: "Des réseaux du roman aux romans du réseau". (C'est plus joli, je trouve, mais c'est peut-être moins explicite).

J'ai ajouté à mon corpus de thèse quelques œuvres qui me semblaient intéressantes: ainsi D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère m'a semblé un roman très pertinent en relation avec les œuvres que j'étudie déjà: par rapport au Tsunami et Autour du monde de Mauvignier, mais il me semble aussi qu'il y a un bon rapprochement à faire entre Reinhardt et Carrère pour cette tension entre leur propre narcissisme exhibé et presque moqué dans leurs œuvres et leur lien fort aux autres, un certain altruisme romanesque.

Je viens d'acheter Les jeunes gens de Larnaudie parce qu'on a bien là une oeuvre qui parle d'un réseau de personnages dans son sens ancien, professionnel (même si ce n'est pas un roman). J'ai lu aussi des œuvres que je pourrais citer dans une sorte de corpus secondaire: Les gens dans l'enveloppe d'Isabelle Monnin, dont la démarche est intéressante, La vie est faite de toutes ces petites choses, qui m'a donné l'occasion de découvrir la plume magnifique de Christine Montalbetti. J'ai lu aussi quelques œuvres où les réseaux sociaux sont importants: comme Un amour d'espion de Clément Benech, Le livre que je ne voulais pas écrire d'E. Lahrer, qui permettent de décrire l'époque.

Parmi mes lectures critiques de cette année, beaucoup ont été très importantes pour moi (pas toujours en plein dans le thème de ma thèse, mais je crois à l'apport des chemins de traverse). Je cite en vrac: Françoise Lavocat (Fait et fiction), Alexandre Gefen (Réparer le monde), Jacques Rancières (Les bords de la fiction), Nicolas Bourriaud (Esthétique relationnelle) Magali Nachtergael (Les mythologies individuelles, récit de soi et photographie au XXème siècle), Gilles Bonnet (Pour une poétique numérique) et Serge Paugam (Le lien social, Vivre ensemble dans un monde incertain). Bien sûr j'ai lu aussi beaucoup d'autres choses, mais je cite les plus marquantes. Si j'ai le temps pendant les vacances, je pourrais faire ici le compte-rendu de certaines à partir de mes notes. Je pense que le sujet de ma thèse est trop vaste et que je pars dans trop de directions. Quelques phases de découragement sont essentiellement liées au fait qu'en travaillant à temps complet, à l'approche de la cinquantaine, avec trois enfants à gérer, cette entreprise est un peu folle (surtout que je ne fais pas ça motivée par une carrière dans l'univers universitaire, étant donné mon âge.). Et puis, ça passe, et je repars.

Mes rapports avec l'université sont quasi-inexistants, car je ne peux pas, la plupart du temps, me rendre aux événements proposés par mon labo de recherches, le Thalim, même si je suis allée à deux reprises à la Maison de la Recherche les rejoindre: cela ne suffit pas pour y faire la connaissance de qui que ce soit. Je suis très prise par mes activités de formatrice qui m'envoient aux quatre coins de l'académie rendre visite à des collègues, quand je n'ai pas cours dans mon propre lycée.

Je suis aussi continuellement sollicitée pour des événements passionnants, notamment sur l'enseignement des lettres dans le secondaire, ou sur la place des autrices et je m'y investis aussi beaucoup. Je commence seulement à apprendre à dire non à certaines choses: je me dis quand même que je devrais limiter tout ces " à-côtés" qui favorisent une certaine dispersion, mais qui sont aussi importants parce que ces engagements font aussi ce que je suis.. . Il m'est arrivé des choses surréalistes, comme le fait d'avoir mon portrait dans Libération. Je me suis engagée aux côtés d'Eliane Viennot dans son combat contre la règle "le masculin l'emporte sur le féminin" et je me suis retrouvée en direct 15 minutes à la télévision dans l'émission "C politique" pour faire face à un académicien, Frédéric Vitoux. Ces épisodes médiatiques (il y en a eu quelques autres) me valent aussi l'inimitié de certaines personnes, et j'essaie de faire au mieux: prévenir ma hiérarchie, éviter les médias qui cherchent à faire des polémiques démagogiques.

J'ai publié au cours de l'année un certain nombre d'articles, dont un dans un livre universitaire : "Eric Reinhardt: autoportrait de l’artiste en Cendrillon" aux Presses universitaires de Rennes. (Le conte dans tous ses états, 2018, La Licorne)

J'ai publié deux articles dans le nouveau média en ligne AOC: une tribune en faveur du devoir d'invention au bac et une critique de film.

Pour les Cahiers pédagogiques, j'ai écrit deux articles, l'un sur la problématisation des séquences en français au collège (n°541), et une tribune en faveur du devoir d'invention.

Sur le site académique, j'ai mis en ligne également des articles qui résument certains de mes projets pédagogiques, que j'ai présentés à la BNF au cours du PNF lettres:


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